Pastebin: http://menace-theoriste.fr/pesticides-peur-raison/ - commentaire

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2019-01-17 21:03
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  1. Ensuite, absolument rien sur les pesticides n’est déduit du fait que le bio pollue. En revanche, il est souligné que le bio pollue aussi et utilise lui-même des pesticides, et qu’il n’est ainsi pas une solution à l’usage des pesticides. Au contraire même, certains pesticides « bio » s’avère plus toxiques que leur pendant de synthèse. L’équation est d’ailleurs simple : si on vise un optimum écologique et sanitaire, le rejet dogmatique et a priori d’une part des options disponibles ne peut que nous éloigner de l’optimum.
  2. Mathématiquement : S’ ⊂ S ⇒ min({ f(x) | x ∈ S’ }) ≥ min({ f(x) | x ∈ S’ })
  3. Surtout que là, le bio interdit l’optimisation des formulations pouvant permettre le développement des pesticides plus ciblés et plus efficaces. Dans une formulation conventionnel, on trouve en plus de la molécule active des produits visant à optimiser la taille des gouttelette lors de l’épandage, leur caractère couvrant lorsque sur la plante, la tenue du produit sur les plantes… tout cela permettant de réduire les quantités épandues.
  4. Votre argumentaire en faveur du bio n’y change rien. Le bio peut promouvoir un modèle local, certes… mais vous-même remarquez que dans la pratique on trouve du bio voyageant beaucoup dans des étales de supermarchés. Surtout, cela va dans les deux sens : on peut très bien vendre du conventionnel sur les marchés ou via d’autres circuits courts et locaux.
  5. Cette histoire du bio qui serait plus local n’est que de la poudre aux yeux. La corrélation existe certes (bien que l’on trouve du conventionnel sur les marchés et les bords des routes de Provence), mais elle est surtout le résultat d’une collusion entre la clientèle cherchant à acheter local et la clientèle cherchant à acheter bio. (J’entendais d’ailleurs récemment un producteur de Provence expliquer qu’il était passé au bio pour satisfaire la demande de sa clientèle locale.)
  6. Et pourtant, il est vrai que le bio intègre dans ses labels des concepts d’agriculture raisonnée, tel que le traitement insecticide en réaction et non en préventif. Mais tout cela peut tout à fait être intégré à une agriculture qui utiliserait de surcroît les produits optimaux. Cultiver en soignant l’écologie, c’est une question de chercher un optimum… et ça ne se fait pas en décidant a priori et sans fondements que toute une gamme de produits est à rejeter, avant d’aller des mixtures plus écotoxiques.
  7. Vous mentionnez aussi la permaculture. Soulignons que rien ne prouve que ce soit un système de production qui puisse être généralisé, bien au contraire. À ma connaissance, tout ce que l’on a à se stade pour la défendre, c’est l’étude de l’INRA au Bec Hellouin qui ne fait que démontrer que c’est une activité économiquement viable pour l’agriculteur dans le contexte actuel où il peut vendre ses produits à bon prix. Or, si tout devient permaculture, les prix doivent s’adapter à une clientèle qui ne peut pas acheter sa nourriture à prix d’or. Par ailleurs, l’étude du Bec Hellouin ne dit rien sur les quantités produits. Quel est le rendement surfacique ? Aurait-on besoin d’encore plus de surface ? Combien produit un homme ? Combien de personnes devront produire, et qu’adviendra-t-il alors du PIB et donc de l’accès aux systèmes de santés et autres services ?
  8. Et ça, c’est sans compter que la permaculture profite aujourd’hui des traitements des champs voisins qui diminuent globalement la pression des ravageurs.
  9. Il est donc utile d’étudier ces modes de production afin d’améliorer les techniques de maraîchage, mais attention à ne pas y voir un Saint Graal.
  10. Pour les vers de terre et les abeilles, et leur rapport au glyphosate, je vous laisse fournir la source. Il me semble que vous mélangez l’impact des insecticides aux États-Unis (où la réglementation est bien moins stricte qu’en Europe) et la question du glyphosate, auquel cas ce serait une manœuvre bien peu pertinente. La question des pesticides et de leur impact est une question complexe, et on ne peut pas se permettre de tout mélanger pour balancer des généralités simplistes.
  11. En pratique, en Australie du Sud-Est, une agriculture de conservation avec les quantités recommandées de glyphosate (ou même le double) permet de plus que doubler la densité en ver de terre : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167198798001895
  12. Quant à votre lamentable pique sur le réchauffement climatique, visant à établir un déshonneur par association, l’ironie est belle.
  13. Une étude pourtant publiée dans « Organic Eprint » trouve par exemple que malgré des émissions de CO2 plus faibles en bio lorsqu’elles sont ramenée à la surface cultivée, ces émissions s’avèrent plutôt plus élevées en bio si l’on considère non plus la surface mais les quantités produites : http://orgprints.org/8400/1/Organic_Farming_in_Europe_Volume06_The_Environmental_Impacts_of_Organic_Farming_in_Europe.pdf
  14. Car oui, le rendement surfacique du bio est inférieur à celui du conventionnel. Oui, on pourrait produire moins… mais à ce prix là ne devrait-on pas plutôt produire sur une plus petite surface traitée de manière raisonnable de sorte à recréer plus d’espaces sauvages ?
  15. Bref. L’agro-écologie est un sujet complexe. Oui, le bio à dans les chiffres un impact positif. Mais la généralisation d’une culture raisonnée, fondée sur l’agroécologie comme science, lui serait bien préférable.
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